Lorsqu’il nait, le veau n’a pas encore un système immunitaire pleinement autonome. De ce fait, sa protection face aux agents pathogènes lors des premières semaines de vie dépend de l’immunité transmise par le colostrum de sa mère. C’est ce qu’on appelle le transfert passif de l’immunité.
La vaccination des mères contre les agents d’entérites néonatales, responsables de diarrhées infectieuses, permet d’enrichir le colostrum en anticorps spécifiques contre ces pathogènes. Cela permet de lutter contre certains agents de diarrhée néonatale du veau pour lesquelles il existe un vaccin : les rotavirus, les coronavirus, certains colibacilles. Pour une efficacité maximale dans l’exploitation, la maîtrise des facteurs de risque non infectieux ne doit pas être négligée.
La vaccination apporte des bénéfices médicaux, épidémiologiques et économiques à l'exploitation. Sa mise en œuvre sur un troupeau permet de diminuer significativement le nombre de veaux malades et d'atténuer, sur les animaux malades, la sévérité des symptômes et l'excrétion des pathogènes. La vaccination contribue donc indirectement au confort de travail dans l’exploitation. En effet, la vaccination est un temps de travail limité, connu et planifié alors que s’occuper des veaux malades durant la saison de vêlage est un temps de travail important, stressant et non planifiable.
Les agents d’entérites néonatales touchent des animaux très jeunes, de quelques heures à quelques semaines. Or, durant cette période à risque, le système immunitaire des veaux n’est pas encore mature, donc efficace. De ce fait, la protection des veaux lors de cette période délicate leur provient presque exclusivement de leur mère, par le colostrum. Le colostrum est synthétisé par la vache gestante lors des 6 dernières semaines de gestation. La vache concentre son patrimoine immunitaire dans le colostrum (voir article colostrum), transmettant de cette manière son immunité à son veau dès les premières heures de vie.
La vaccination des mères génère une importante production d'anticorps spécifiques aux agents pathogènes dans l'organisme de la vache. Ces anticorps spécifiques vont être captés par la mamelle et venir enrichir le colostrum.
La période de synthèse colostrale de la vache doit donc être bien menée et la prise de colostrum par le veau doit être satisfaisante.
Ainsi conduite, la vaccination permet de lutter contre les principaux germes responsables des entérites néonatales du veau sur toute la période à risque du début de vie du veau.