Un chat est généralement discret quand il a mal quelque part, comme s’il craignait d’avouer sa faiblesse et que cela le mette en danger. Quand on réalise que quelque chose ne va pas, le chat souffre en général depuis longtemps. C’est particulièrement vrai pour les douleurs dentaires. Soyons attentifs et prenons soin des quenottes de nos chats dès leur plus jeune âge !
Les affections dentaires sont fréquentes chez les chats, même s’ils sont encore jeunes : plus de 60 % des chats présentent des signes d’affections dentaires1. Ces affections sont généralement douloureuses : ne laissez pas souffrir votre chat !
Si votre chat prend de plus en plus de temps pour manger ses croquettes, si vous le voyez saliver excessivement en mangeant, s’il mange moins et qu’il maigrit, pensez qu’il a peut-être simplement mal aux dents. Les douleurs dentaires nuisant beaucoup à la qualité de vie du chat, il devient triste et apathique.
Si votre chat retrouve soudain l’appétit lorsque vous lui proposez des aliments qu’il n’a pas besoin de croquer (soit des aliments humides en boîtes, en barquettes ou en sachets), l’hypothèse de douleurs dentaires se renforce…
Quand un chien présente du tartre, impossible de passer à côté : le dépôt jaunâtre est bien visible sur ses dents et sa mauvaise haleine empuantit l’atmosphère à chaque fois qu’il ouvre la bouche ! Avec un chat en revanche, les choses évoluent plus discrètement, comme toujours avec cet animal. Il faut donc être très attentif à bien surveiller l’état de sa bouche car les conséquences d’une accumulation de tartre chez le chat sont aussi graves que chez un chien.
En se déposant sur et entre les dents, le tartre a tendance à repousser les gencives, provoquant une inflammation. C’est ce qu’on appelle une gingivite, détectable par un liseré rouge en bordure des gencives. La muqueuse des gencives est parfois tellement irritée que des petits ulcères rouge vif peuvent être visibles à la base des dents. Il n’est cependant pas facile de les repérer quand ils se développent au fond de la bouche, au niveau des prémolaires et des molaires.
Lorsque les bactéries s’insinuent sous les gencives, au niveau des racines, l’os et les ligaments qui maintiennent les dents en place sont attaqués et les dents commencent à bouger voire à se déchausser. On est alors parvenu à un stade irréversible et cette « maladie parodontale » menace la santé générale du chat.
La pullulation de bactéries sous les gencives peut aussi entraîner des complications à distance, lorsque des germes dangereux diffusent dans la circulation sanguine. La maladie parodontale peut ainsi être responsable du développement d’infections cardiaques ou rénales.
S’il a mal, votre chat ne vous laissera pas inspecter l’intérieur de sa bouche. Mieux vaut le faire examiner par le vétérinaire qui pourra le tranquilliser au préalable. Il vérifiera aussi si l’inflammation buccale n’est pas liée à une maladie générale comme le diabète sucré, un problème rénal ou hépatique.
Lors de maladie parodontale, votre vétérinaire peut réaliser un détartrage et un polissage des dents sous anesthésie. Dans certains cas, l’extraction des dents les plus abîmées est indispensable.
On est parfois surpris du changement de comportement d’un chat après avoir reçu des soins bucco-dentaires appropriés. Il revit…
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Les chats à nez court (ex : persans, exotic shorthair…) présentent souvent des anomalies de l’implantation des dents qui favorisent l’accumulation de débris alimentaire et donc les pullulations bactériennes entre les dents. |
1. BELLOWS J., « Prevalence of oral disease », Today’s Veterinary Practice, 2016 : https://todaysveterinarypractice.com/wp-content/uploads/sites/4/2016/05/TVP_2016-0102_Banfield.pdf
