Selon les études, 1 000 à 100 000 fois plus développé que celui de l’Homme, l’odorat est indéniablement le sens numéro 1 du chien. Ces capacités olfactives hors du commun sont mises à profit par les humains dans diverses situations et notamment pour le dépistage de cancers.
Si le nez du chien est utilisé depuis longtemps par les services des douanes ou les secouristes pour rechercher des personnes disparues, un domaine d’application a émerge plus récemment : la santé et plus particulièrement la détection de cancers. En effet, les tumeurs seraient à l’origine de l’émission de substances volatiles que les chiens, après un entraînement spécifique, sont susceptibles de reconnaître et de marquer.
En France, l’un des premiers projets à avoir exploité cette capacité est le projet KDog, dès décembre 2015, consacré à la détection du cancer du sein. Il a été initié par une infirmière de l'Institut Curie qui s'est intéressée à ces composés volatiles potentiellement émis par les tumeurs. Pour entraîner les chiens à leur détection, les chercheurs du projet ont utilisé des compresses imprégnées de sueur
recueillies chez des femmes malades. D’autres projets ont, depuis, vu le jour. Le ministère des Armées conduit par exemple un travail sur la détection du cancer de la prostate, via certains composés volatils émis dans les urines par les malades.
Les résultats significatifs des premiers travaux ont permis de démontrer qu’un chien préalablement dressé (plusieurs mois sont nécessaires pour lui apprendre à mémoriser l’odeur d’urine fraîche issue de patients ayant un cancer avéré de la prostate) est capable de différencier des urines de patients atteint d’un cancer de la prostate d’urines de patients sains et de reconnaître ainsi la présence d’un cancer de prostate sur l’odeur dégagée par des urines fraîches (test de détection avec une sensibilité et une spécificité de 91 %).
Ceci suggère que des composés organiques volatils produits par les cellules cancéreuses peuvent conférer à l’urine ici ou à la sueur une odeur caractéristique dont l’identification pourrait conduire à
l’élaboration d’un nouvel outil diagnostique. Un vétérinaire, le Pr Dominique Grandjean, de l’école vétérinaire d’Alfort, a aussi créé le concept Nosaïs qui vise à recenser plusieurs projets de recherche sur la détection de cancers mais également d’autres maladies dégénératives ou à développement progressif, comme la maladie de Parkinson, et même l’infection par la Covid-19.