On considère que plus de 80 % des élevages hébergent des coccidies, des parasites microscopiques, appartenant à trois espèces pathogènes principales : Emeria Bovis, Emeria zuenii et Emeria alabamensis.
Seuls 15 à 20 % des troupeaux présentent des signes de coccidiose clinique, avec des veaux malades. Cependant, la coccidiose subclinique, difficile à diagnostiquer, n'en est pas moins pénalisante pour l'élevage car elle entraîne des retards de croissance et des pertes économiques importantes.
Les "oeufs" des coccidies, appelés "ookystes", se trouvent dans l'environnement des veaux, qui s'infestent dans les 15 premiers jours de vie, par léchage des murs et des litières infectées. Le parasite (au stade sporozoïte) pénètre ensuite dans les cellules intestinales. Il provoque la destruction des cellules du gros intestin. Au bout de 21 jours de cycles , de nouveaux ookysres sont libérés dans les matières fécales.
On considère que le cycle de reproduction du parasite est très efficace puisque un ookyste ingéré par le veau peut produire plusieurs des dizaines de millions de nouveaux parasites.
Compte tenu du cycle parasitaire, les signes cliniques de la maladie n'apparaissent jamais avant l'âge de 17 jours, et plutôt vers l'âge d'un mois. Les veaux atteintes présentent une diarrhée importante, parfois hémorragique. Mais la coccidiose sub-clinique est beaucoup plus discrète : retard de croissance, perte d'appétit, poil terne etc.
Lorsqu'un veau guérit de la coccidiose, il est immunisé contre cette espèce de parasite. Mais attention, il existe trois espèce pathogènes qui peuvent déclencher une maladie.
La coccidiose ne se manifeste au sein d'un élevage qu'en présence de certains facteurs de risque, liés à la conduite du troupeau : défaut de colostrum, alimentation inadaptée, stress, défaut d'hygiène etc.
En l'absence de ces facteurs de risque, il est possible d'aboutir à un équilibre entre les parasites et le développement de l'immunité des veaux.
Les veaux doivent être exposés à la coccidiose afin de développer une immunité efficace. Il est contre-productif de faire un traitement anti-coccidien trop précoce. Le moment idéal pour l'administration du traitement devra être discuté avec votre vétérinarie.
La gestion de la coccidiose passe également par des mesures d'hygiène et de désinfection des bâtiments d'élevage car les parasites sont résistants dans l'environnement. Il est possible d'éliminer les ookystes grâce à l'utilisation d'eau bouillante, à haute pression, sur les sols et les murs.
Il convient également d'éviter de cumuler les facteurs de stress (écornage, sevrage et changement de bâtiment rapprochés par exemple) et de s'assurer que l'alimentation que reçoivent les veaux est adaptée.
Votre vétérinaire pourra vous guider dans l'application de ces mesures de gestion.