La mauvaise haleine (ou halitose) est aussi désagréable que fréquente chez le chien et le chat. Dans la majorité des cas, elle résulte d'une affection bucco-dentaire mais elle peut aussi être dûe à une autre maladie.
Les odeurs buccales fétides proviennent généralement d'une prolifération de bactéries dans la cavité buccale, qui dégradent les protéines contenues dans la salive. La fermentation des acides aminés souffrés libère des composé soufrés volatiles très nauséabonds : hydrogène sulfuré, thiométhanol, diméthyl sulphide, etc.
L'halitose est un des premiers signes de maladie parodontale, une affection bactérienne qui débute par une simple gingivite mais qui, sans traitement, peut entraîner le déchaussement et la chute des dents du chien ou du chat. Les bactéries en cause se développent dans des poches creusées sous les gencives.
Le développement de la maladie parodontale est facilité par un dépôt de plaque dentaire important. Pour prévenir la mauvaise haleine, le brossage dentaire fréquent, qui élimine cette plaque, est de loin le plus efficace. L'hygiène dentaire du chien ou du chat passe aussi par un détartrage régulier chez le vétérinaire, associé à un curetage des poches parodontales lorsqu'elles existent.
Le complexe gingivosomatite concerne surtout le chat. Il se caractérise par une inflammation chronique des muqueuses buccales, qui peuvent présenter des ulcères. Cette affection est très douloureuse pour le chat et celui-ci dégage une très mauvaise haleine.
Des études suggèrent que des troubles immunitaires favorisent l’apparition d’une gingivostomatite. Les chats présentant ce type de lésions sont d’ailleurs parfois infectés par des virus immunodépresseurs (calicivirus, herpès virus, et surtout virus FeLV ou FIV). Des tests de dépistage de ces maladies virales peuvent être proposés par le vétérinaire.
La mauvaise haleine fait partie des signes associés à un stade avancé de la maladie rénale chronique chez le chien ou le chat. Cela est dû à une importante concentration d’urée dans la salive qui, sous l’action des enzymes salivaires, est dégradée en ammoniac, d’où l’odeur particulière de l’haleine de l’animal. L’ammoniac peut à son tour occasionner des lésions buccales, qui aggravent alors l’halitose.
L’haleine d’un animal diabétique peut avoir une odeur de fruit acide (souvent associée à celle des pommes reinettes) quand des substances appelées « corps cétoniques » s’accumulent dans le sang. L’odeur est liée à l’acidification excessive du sang, on parle donc d’acidocétose. D’autres symptômes sont associés à l’halitose diabétique : le chat urine et boit beaucoup, il perd l’appétit, son état général se dégrade…
Lorsqu’un chien ou un chat a mauvaise haleine et que l’ensemble des troubles évoqués ci-dessus ont été écartés, il faudra chercher la cause ailleurs, notamment dans l’appareil digestif. Une maladie de l’estomac, de l’intestin, du foie, ou même de l’œsophage (des aliments peuvent par exemple stagner dans l’œsophage lorsque celui-ci présente des anomalies) peuvent être à l’origine d’une halitose.
Tous les facteurs susceptibles d’altérer l’équilibre du microbiome (soit l’ensemble des micro-organismes qui vivent dans le tube digestif) peuvent activer des processus fermentaires et modifier l’haleine de l’animal : les substances volatiles produites dans l’intestin passent en effet dans la circulation sanguine et peuvent être éliminées dans l’air expiré. L’alimentation mais aussi les traitements médicamenteux et le stress influencent par exemple la nature du microbiome. |
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