Les propriétaires distribuent souvent des aliments secs (croquettes) à leurs chats pour l’aspect nutritionnel alors que les aliments humides sont destinés à « faire plaisir » à l’animal. Mais cette stratégie nutritionnelle, si elle est appliquée au quotidien, est également bénéfique à la santé du chat.
L’alimentation mixte (ou « binutrition »), qui consiste à associer des croquettes et des aliments humides, qu’il s’agisse d’aliments préparés ou d’une ration ménagère, fait aujourd’hui l’unanimité chez les vétérinaires nutritionnistes.
Les croquettes et les aliments conditionnés en emballages étanches (boîtes ou barquettes métalliques, sachets fraîcheurs, etc.) ont une composition très différente et les associer permet de satisfaire plusieurs objectifs.
Les avantages des croquettes
Les aliments secs sont bien adaptés au chat car il aime grignoter. Le fait de pouvoir fractionner sa ration en de multiples petits repas lui convient bien. Cela reproduit le rythme d’alimentation des petits félins sauvages qui ont besoin de consommer au moins une dizaine de petites proies par jour.
Le chat apprécie les textures croustillantes et croquer est bon pour sa santé bucco-dentaire : cela aide à éliminer la plaque dentaire et à prévenir l’accumulation de tartre.
Enfin, une fois l’emballage ouvert, les croquettes se conservent plus longtemps que les aliments humides.
L’aliment sec permet aussi de stimuler l’instinct de chasse du chat : par exemple en remplissant un jouet distributeur qu’il doit faire rouler pour extraire les croquettes.
Les avantages des aliments humides
Comme leur nom l’indique, les aliments humides contiennent beaucoup d’eau, en général 70 à 80 %. Ce taux d’humidité se rapproche de celui des proies chassées par les chats, rongeurs ou oiseaux. Un chat qui mange quotidiennement 100 g d’aliment humide absorbe donc au moins 70 ml d’eau. Pour un chat de 4 kg, cela couvre déjà plus du tiers de son besoin hydrique. (Un chat nécessite au moins 50 ml d’eau par kg et par jour, soit 200 ml pour un chat de 4 kg).
Les arômes des aliments humides se dégagent plus fortement que ceux des aliments secs et stimulent l’appétit du chat. De plus, cet animal aime la variété et les changements de textures et d’arômes stimulent son intérêt. Il apprécie de consommer des aliments de texture filandreuse comme celle de la viande, surtout si les bouchées sont enrobées d’une sauce appétissante !
Attention, un aliment humide n'est pas un aliment sec sur lequel on a versé de l'eau ! Contrairement au chien, le chat apprécie peu (voire pas du tout) les croquettes ramollies.
Pour faire grossir un chat, rien de tel que le laisser manger des croquettes à volonté et d’ouvrir une barquette le soir pour se faire pardonner de l’avoir laissé seul toute la journée ! Le chat est en principe capable de réguler sa consommation avec un seul type d’aliment mais une distribution mixte le conduit souvent à manger l’aliment humide comme un « plus » dont il n’a pas besoin sur le plan des calories. Pour éviter que le chat ne prenne du poids, les quantités distribuées de chaque type d’aliment doivent être contrôlées.
Le principe est de couvrir le besoin calorique du chat en remplaçant une partie des croquettes par des aliments humides. Il y a en moyenne 3,5 kcal/g dans un aliment sec et 1 kcal/g dans un aliment humide, et un chat stérilisé a besoin d’environ 40 à 50 kcal/kg ; 15 g de croquettes ou 50 g d’aliment humide suffisent donc pour nourrir un « kilo de chat ». Un félin de 4 kg pourra par exemple recevoir chaque jour 30 g de croquettes et 100 g d’aliment humide, ce dernier étant de préférence distribué en deux fois dans la journée.
Les fabricants qui vendent les deux types d’aliments, secs et humides, proposent souvent des tableaux de correspondances pour faciliter le respect d’un bon rationnement par les propriétaires.
Suivre l’évolution du poids du chat
Quelles que soient les proportions d’aliments sec et humide dans le régime alimentaire du chat, la règle est donc toujours la même : il faut adapter le rationnement au mode de vie du chat et bien contrôler la distribution journalière. Peser son chat très régulièrement sur un pèse-personne très sensible permet de détecter rapidement une tendance à la prise de poids. Chez un chat de 3 à 5 kg, un gain de 200 g est un signal d’alerte à ne pas négliger !