Prescrits chez l’homme et chez l’animal, les antibiotiques font partie de l’arsenal classique de lutte contre les infections bactériennes. Cependant, leur usage ne doit pas être banalisé et les recommandations actuelles vont dans le sens d’une utilisation « raisonnée ». Mieux comprendre les mesures encadrant la prescription des antibiotiques suppose de bien connaître leur mode d’action.
Un antibiotique (du grec anti : contre, et biôtikos : qui concerne la vie) est une substance chimique, qui a une action spécifique contre un processus vital des micro-organismes. Ils agissent contre les bactéries ou les protozoaires, mais pas contre les virus.
Un antibiotique est dit bactéricide quand il peut tuer les microorganismes, et bactériostatique quand il empêche leur prolifération.
Le premier antibiotique à avoir été isolé est la pénicilline, substance naturelle produite par une levure du genre Penicillium. Actuellement, on dispose à la fois d’antibiotiques naturels obtenus à partir de micro-organismes (levures ou bactéries) qui en produisent spontanément, d’antibiotiques obtenus par semi-synthèse, c'est-à-dire en modifiant une partie d'une molécule naturelle, et d’antibiotiques obtenus par synthèse chimique complète.
Les antibiotiques agissent sur les microorganismes en bloquant de façon sélective une étape d'un mécanisme essentiel à leur survie ou à leur multiplication. Ce mécanisme est le plus souvent spécifique des bactéries-cibles, ce qui explique que l’antibiotique n'a pas d'action sur les cellules du patient traité.
Le choix d’un antibiotique dépend de plusieurs critères. Le premier est bien sûr le spectre d’action de l’antibiotique, qui correspond aux bactéries sensibles à son action. Le second est sa diffusion, c’est-à-dire sa capacité à atteindre le site d’infection en quantité suffisante, ce qui va conditionner la réussite du traitement.
Un traitement antibiotique n’est jamais anodin : de ce fait il est toujours réalisé à la suite d’une prescription du vétérinaire de l’élevage. Celle-ci peut être réalisée suite à une consultation d’un ou plusieurs animaux malades lors des cas les plus graves ou complexes. Elle peut également faire suite à la mise en place d’un Bilan Sanitaire de l’Élevage qui est une visite de bilan annuel du vétérinaire traitant dans l’élevage. Durant ce bilan, les problèmes et pathologies courantes de l’élevage sont analysés entre l’éleveur et son vétérinaire. Cela permet de mettre en place des méthodes de prévention mais aussi de déterminer les traitements nécessaires. En effet, ces pathologies et les bactéries qui en sont la cause sont en général bien connues, ce qui permet de choisir le traitement antibiotique initial le plus adapté à la situation.
En cas d’échec ou de suspicion de pathologie particulière, le vétérinaire peut s’aider d’un antibiogramme pour choisir le traitement antibiotique le plus adapté. L’antibiogramme est un examen qui consiste à mettre en culture un prélèvement et donc à identifier précisément la ou les bactéries en cause, puis de tester la sensibilité de ces bactéries aux différents antibiotiques disponibles.