En France, 28 % des chevaux ont plus de 15 ans et les plus de 20 ans représentent 12 % de la population1. Chez ces chevaux âgés, il est fréquent de voir se développer la maladie de Cushing, une affection hormonale qui touche plus de 20 % des chevaux de plus de 15 ans et environ 40 % des chevaux de plus de 30 ans2,3.
La maladie de Cushing résulte du dysfonctionnement et de l’hypothalamus et l’hypophyse, deux glandes situées à la base du cerveau.
Des glandes surrénales trop actives
Chez un cheval en bonne santé, la dopamine produite par l’hypothalamus et l’ACTH (hormone adrénocorticotrope) produite par l’hypophyse contribuent à réguler le fonctionnement des glandes surrénales.
Chez un cheval atteint de la maladie de Cushing, les glandes surrénales sont en revanche excessivement stimulées. Elles produisent alors trop de cortisol, une hormone qui permet normalement au cheval de faire face à des situations de stress en mobilisant toutes ses ressources énergétiques. Mais lorsque le niveau de cortisol dans le sang reste excessif, il altère la santé du cheval.
Modifications de l’apparence du cheval
Comme le métabolisme énergétique est perturbé, la masse musculaire du cheval diminue alors que de la graisse s’accumule à différents endroits, notamment sous le ventre.
Dans plus de 3 cas sur 4, les chevaux atteints de la maladie de Cushing présentent de l’hirsutisme : la mue printanière ne se déroulant pas normalement, le pelage s’allonge, frise et se décolore. Le cheval transpire aussi plus que d’habitude.
Fourbure et infections récurrentes
La fourbure est une affection qui accompagne fréquemment la maladie de Cushing. Elle est due à une congestion des vaisseaux des pieds, qui provoque des douleurs et des boiteries.
L’excès de cortisol retarde la cicatrisation et fait chuter les défenses immunitaires. Le cheval devient donc plus sensible aux infections, notamment dentaires et cutanées.
Diagnostic et traitement de la maladie de Cushing
Le diagnostic de la maladie de Cushing passe par le dosage sanguin de l’ACTH. La production de cette hormone varie avec la saison mais, chez les chevaux malades, le niveau d’ACTH est globalement excessif. C’est en automne que le résultat du test est le plus facile à interpréter par le vétérinaire.
Si la maladie est confirmée, il existe un traitement efficace pour améliorer la qualité de vie du cheval atteint. L’administration quotidienne de comprimés d'agonistes de la dopamine4 régule la synthèse d’ACTH et empêche la surproduction de cortisol. Une amélioration des symptômes apparaît en général 4 à 8 semaines après le début du traitement.
Hygiène de vie adaptée
L’état du pelage, de la peau, des dents et des pieds d’un cheval atteint de la maladie de Cushing doit être surveillé attentivement. Il est conseillé d’augmenter la fréquence des parages et de veiller à ce que le cheval soit vacciné et vermifugé très régulièrement.
La consommation de granulés de céréales devra être limitée et remplacée par du foin à volonté. Au printemps, la consommation d’herbe sera contrôlée pour ne pas augmenter le risque de fourbure.
Si vous avez des doutes ou questionnements, rapprochez-vous de votre vétérinaire
Sources :
1.https://statscartes.ifce.fr/effectif-dquids/par-tranche-dge_d77
2.IRELAND J.L., et al., « Epidemiology of pituitary pars intermedia dysfunction: a systematic literature review of clinical presentation, disease prevalence and risk factors ». Vet. J., 2018, 235, 22‑33.
3.https://equipedia.ifce.fr/fileadmin/bibliotheque/6.Statistiques/6.9.Breves-eco/Breve-eco-fevrier-2024-effectif-equides-en-2022.pdf
4.TATUM, R.C., et al., « Efficacy of pergolide for the management of equine pituitary pars intermedia dysfunction: a systematic review », Vet. J., 2020, 266, 105562.