Le paramphistome est un parasite des bovins fréquent en France, longtemps sous-estimé en raison de sa faible pathogénicité supposée, comparée à la grande douve avec laquelle il cohabite souvent. Or aujourd'hui, de nombreuses observations cliniques démontrent la progression constante de ce parasite en France, et soulignent son importance médicale et économique (1).
Le cycle du paramphistome comme la grande douve nécessite la présence de zones humides et d’un hôte intermédiaire, la limnée tronquée. Le bovin s'infeste en ingérant des végétaux contaminés. Les larves de paramphistomes rejoignent l'intestin, dans la paroi duquel ils s'enfoncent et se nourrissent de sang. Trois à six semaines plus tard, les parasites quittent la paroi de l'intestin et migrent de façon rétrograde jusqu'au réticulo-rumen (panse) où ils se fixent.
Le paramphistome et la grande douve étant en compétition puisque présents sur les mêmes terrains, la systématisation, ces dernières décennies, des traitements douvicides, inactifs sur les paramphistomes, a laissé la place à ces derniers. La paramphistomose est donc une maladie en constante progression aussi bien au niveau de sa répartition géographique (elle concerne aujourd'hui toutes les régions d'élevage en France) que sur la charge parasitaire qui augmente d'année en année.
Le pouvoir pathogène des paramphistomes est différent selon leur stade :
La plupart des douvicides utilisés aux doses usuelles ne détruisent pas les paramphistomes. A l’heure actuelle, il n’existe pas de spécialités ayant une AMM spécifique dirigée contre les paramphistomes.
Comme pour la grande douve, une gestion adaptée de l’environnement avec exclusion des zones à risque humides est à privilégier. Demandez conseil à votre vétérinaire.
(1) ALZIEU J.P et DORCHIES P. 2007. Réémergence de la paramphistomose bovine en France : synthèse des connaissances actuelles épidémiologiques, physiopathologiques et diagnostiques. Bull. Acad. Vét. France - Tome 160 - N°2.